HISTOIRE SITUATION Sermaise est implanté sur la rive droite de l'Orge, là ou le versant sud de la vallée offre une déclinaison assez douce pour favoriser l'implantation humaine. C'est un village "de rive" et de fond de vallée traversé par deux vieilles routes: l'ancienne voie romaine Chartres-Dourdan et l'autre qui relie les deux versants de la vallée et passe l'Orge via un ancien gué pour rejoindre le plateau sud. Le chemin de fer Paris Vendôme a été construit au 19ème siècle.
GÉOLOGIE Le village est construit sur le CENONIEN (craie blanche à silex). Les versants de la vallée, très boisés, sont constitués par le Stampien moyen et inférieur comportant des bancs de grès localisés et dégagés par l'érosion. Au-dessus, le stampien supérieur forme le haut de la vallée (il s'agit d'une couche argileuse à meulière de Montmorency). Le plateau est formé de limon sur une épaisseur moyenne de 0,80m.
TOPONYMIE Le nom de Sermaise prête à discussion puisque deux thèses s'affrontent: L'une défendue par Albert DAUZAT (Dictionnaire éthymologique des Noms de Lieux de France) qui trouve son origine dans l'occupation des lieux par les tribus SARMATES vers le Vème siècle. L'autre défendue par Michel Roblin (Hommage à Marcel Renard II) qui trouve son origine dans les traces de salines, de ferriers, de sources minérales et de leur exploitation au cours de la Préhistoire, de la Protohistoire, de l'Antiquité et du haut Moyen-Age. Il est indéniable que les champs labourés au fond de la vallée recèlent de nombreuses traces de scories de fer, et que les sources y sont abondantes (La Râchée, Les Aulnaies des Petites Fontaines, etc).
L'ANCIEN RÉGIME La commune était le siège d'un grand nombres de fiefs mouvants tous de seigneuries différentes. La seigneurie de la paroisse relevait de celle de MILLY EN GATINOIS: elle a été possédée par la famille Descrones puis par la famille Hémery du XIV au XVIIIème siècle. François de Hémery, écuyer, vend sa seigneurie à G. LAMOIGNON par un traité de 1735 (l'étude notariale de St-Chéron conserve les actes). La manque de documents concernant Sermaise sur cette période est pénalisante: les archives communales ont disparu dans un incendie en 1944, ainsi que celles qui se trouvaient à ORLEANS.
Les XV et XVIème SIÈCLE La situation du village et ses ressources (bois, cultures, vignes, fruits, gibiers, poissons, petits élevages...) ont marginalisé Sermaise au moment de la Guerre de Cent ans puis lors des conflits entre Armagnacs et Bourguignons. D'accès difficile, entouré de marécages et n'offrant pas de grandes terres de culture dans la vallée , Sermaise n'a pas été un secteur convoité.
Le XVIIème SIÈCLE Après avoir été aliéné par Henri II, le domaine de Dourdan dont la seigneurie de Sermaise faisait partie fut séparé de la Couronne pendant 61 ans. En 1611, Louis XIII (âgé de 10 ans et à peine roi) signa l'acte de rachat de la terre de Dourdan qui appartenait à Sully pour 150 000 livres. En 1612, le Roi donne la terre à sa mère Marie de Médicis qui mourra en 1642 (suivie du Roi quelques mois après). Louis XIV enfant accède au trône et engage la terre de Dourdan pour douaire à sa mère, la régente Anne d'Autriche. Le 26 octobre 1661, la reine démembre la paroisse de Sermaise et ses dépendances du Comté de Dourdan en faveur de messire Guillaume de Lamoignon "Conseiller du roy en tous ses conseils, Premier Président en la Cour de Parlement de Paris, Seigneur de St-Chéron, Basville, Saint-Yon, Boissy, Breux, Breuillet et autres lieux en reconnoissance des bons services que ledit sieur Lamoignon a rendus à l'Etat". Cette lettre de cession est confirmée par lettres patentes du Roi en octobre 1661.
LA POPULATION En 1789, le terrier de Sermaise nous apprend que la population est constituée de plus de 90% de vignerons (les vignes disparaissent en 1860 à cause du phylloxera) dont certains exercent aussi la profession de laboureur. On y trouve aussi des "tixerands", plus rarement meuniers et jardiniers. On ne trouve qu'un seul représentant des métiers suivants sur la seigneurie: charron, charretier, maréchal, tailleur d'habits et boucher. A cette époque, les habitants du village se rencontrent chez le seul cabaretier de la seigneurie nommé Etienne BARY. La paroisse de Sermaise a son maître d'école qui fait la classe à son domicile ainsi qu'un "prêtre-curé". Un pressoir banal appartenant au Seigneur existait à Sermaise et à Blanchefouasse (qui devient Blancheface en 1789): c'est pourquoi les vignerons n'obtiennent pas l'autorisation d'en installer à leur domicile. A Sermaise, Blanchefouasse et Le Mesnil, on trouve des maisons basses (la chambre haute était rare) aux toits couverts de tuiles. A Montflix, le chaume et les roseaux couvrent plus de 90% des habitations.
QUELQUES ANECDOTES....de 1790 à 1910 Le plus ancien registre des délibérations conservé à la Mairie de Sermaise date de l'An 13: certains habitants ayant abusé de la période trouble de la révolution, le Conseil Municipal interdit de faire paître les vaches et autres animaux dans les prés d'autrui...et d'aller dans les bois avec des instruments tranchants! Au début de l'année 1835, un certain Sieur HAUTEFEUILLE devient conseiller municipal (tiens tiens...) Le 12 août 1855, la première taxe sur les chiens est votée: 1 F pour un chien de garde et 5F pour un chien de chasse ou un chien d'agrément. En 1858, "6000 pavés de rebut provenant de la route départementale n°6" sont posés dans la traversée de Blancheface pour remédier aux routes impraticables l'hiver. Le 27 septembre 1870, les premières réquisitions ont lieu à Sermaise pour l'occupant allemand ( 14 vaches, 45 hectolitres d'avoine, 12 de blé, 109 quintaux de farine et les voitures pour les transporter). Les allemands quittent la commune en 1872, et les routes de la côte de Blancheface et de la côte du tertre commence en 1873. C'est le 19 août 1877 que le projet de construction du chemin de Mondétour est adopté et L'Abbé LESOT offre 1000 F si les travaux débutent avant la fin de l'année! Malheureusement, la commune ne touchera pas cette somme car les travaux sont reportés à 1879!!! Le 8 juin 1904 la catastrophe survenue à la Martinique conduit le Conseil Municipal à voter un don de 25F en faveur des malheureuses victimes de l'éruption volcanique de St Pierre. En 1906, la commune compte 476 habitants. Enfin, en 1912, la commune applique la loi du 5 avril 1910 imposant le premier prélèvement sur les salaires pour la retraite des ouvriers: "les salariés communaux ont tous adhéré à la loi et aucun ne s'est refusé au prélèvement d'office de la part lui incombant": les premières charges sociales étaient nées et appliquées à Sermaise!
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